Par: Tom Ndahiro
Introduction
Radio BBC Gahuzamiryango, dans son émission Imvo n’Imvano des 8 et 15 juin 2013, a consacré sa causerie sur les échanges regardant le dialogue que l’Etat rwandais devrait avoir avec le mouvement connu sous le nom des FDLR. Ces échanges sur les ondes de la radio ont duré deux cents quarante minutes, puisque chaque jour la causerie passait deux fois (120 X 2).
Dans cette émission il y avait deux groupes d’interlocuteurs : ceux qui ne soutiennent pas un tel dialogue et ceux qui le soutiennent. Lorsque je suivais cette émission, j’étais du coté de ceux qui ne soutiennent pas un tel dialogue, et cela à cause des raisons qu’ils ont avancées dans cette longue émission qui a duré presque 14 jours sur internet. Puisque le journaliste Ally Yusufu Mugenzi qui conduit ces émissions a l’habitude de faire passer des idées favorables aux FDLR, un grand espace a été accordée à ceux qui soutiennent que l’Etat rwandais devrait accepter ce dialogue.
Ceux qui ont suivi cette émission se rappelleront les propos du Dr Gasana Anastase, ceux du Dr Kambanda Charles, du Général Kayumba Nyamwasa, Emmanuel Habyarimana, Enoch Ruberangabo, et d’autres de la même idéologie, y compris le conducteur de l’émission lui-même. Dans cette émission Imvo n’Imvano, Mugenzi laissait entrevoir qu’il avait pris tout son temps pour chercher des arguments qui déculpabilisent les FDLR en soutenant que ce n’est pas un mouvement de terroristes ; par contre il n’a pas eu le temps de remarquer que c’est un mouvement guidé par l’idéologie du génocide et le terrorisme, bien que sur internet il y ait assez de témoignages et de déclarations.
Le présent article ne donne pas d’éléments nouveaux, il explique plutôt, d’une façon approfondie et en se basant sur les recherches que j’ai effectuées, pourquoi les FDLR doivent continuer à être prises pour un mouvement guidé par l’idéologie du génocide.
Cet article ne s’attarde pas non plus sur les actes de terrorisme des FDLR, puisque c’est son unique méthode pour réaliser son plan. Toutefois je démontre que dans les enseignements que les FDLR dispensent à leurs militaires et civils, il y a des mensonges qui ont pour but de faire peur à ceux qui veulent se désolidariser avec les FDLR. Cet article veut en plus prouver que l’idéologie du génocide n’est pas l’apanage des FDLR, mais que plutôt elle a des racines ailleurs.
1. Naissances des FDLR
Après la défaite du gouvernement génocidaire en 1994, dans les camps de réfugiés de l’ex Zaire où ils étaient massés, les responsables des ex-FAR ont fondé un mouvement qu’ils ont appelé Rassemblement pour le Retour des Réfugiés et la Démocratie au Rwanda (RDR)[1] qui, par après, est devenu Rassemblement Républicain pour la Démocratie au Rwanda. Lors de sa fondation, les concepteurs de ce mouvement étaient guidés par l’idéologie de parachever le plan génocidaire qu’ils n’ont pas pu porter à terme. Après le démantèlement des camps du Sud et du Nord Kivu a été fondé un mouvement appelé Peuple en Action pour Libérer le Rwanda (PALIR),[2] avec sa branche armée appelée ALIR[3]. Ce mouvement a fait beaucoup d’incursions au Rwanda, aidé par la RDC qui a d’ailleurs eu un rôle dans sa fondation. C’est ce mouvement PALIR qui a pris le nom de FDLR.
1.1. Le Génocide se fonde sur une idéologie et il s’enseigne
La plupart des défenseurs des FDLR prétendent que celles-ci n’ont rien à voir avec le génocide parce que beaucoup de ses membres sont tellement jeunes qu’ils n’ont eu aucun rôle dans l’élimination des Tutsi en 1994. Les souteneurs de cette thèse font feinte d’ignorer qu’être jeune, guidé par des adultes qui ont pris part au génocide est un grand problème qui mérite une attention particulière.
Pour percevoir ce que sont les FDLR, il est nécessaire de comprendre l’idéologie à laquelle elles prennent source, il est nécessaire de savoir ce qu’elles enseignent à leurs militants. Il a été impérieux de faire des recherches afin de comprendre ce mouvement d’une façon approfondie, en nous basant sur les écrits et les témoignages.
1.1.1. L’idéologie sou jacente aux FDLR et aux mouvements dont elles sont issues
a. PALIR
Les recherches ont commencé par le PALIR. En aout 2000, le Comité exécutif du PALIR a sorti un document sur l’idéologie de son mouvement, qu’il a appelé « Identifions et combattons notre ennemi »[4]. Ce document donne en long et en large l’idéologie qui caractérise ce mouvement et ceux auxquels il a donné naissance mais qui ne l’ont remplacé que de nom.
Dans ce document, il y a une grande partie qu’ils ont appelée « La méthode que les tutsi ont utilisée pour récupérer le pouvoir ». Il y est question des attaques des inyenzi dans les années Soixante, des endroits d’où ils sont venus et de leurs victimes, en insistant particulièrement sur les victimes hutu en vue qui étaient tuées sans défense(bicwaga urubozo).
Et puis les auteurs du susdit document parlent encore de ce qu’ils ont appelé « D’autres actes que les tutsi ont exploités pour soutenir leurs guerres ». Les actes cités dans ce document sont :
Changer d’ethnie : les tutsi se font passer pour des hutu dans les documents administratifs tels que les cartes d’identité ; ainsi obtiennent-ils des places qui s’ajoutent à celles déjà occupées par leurs congénères, devenant ainsi nombreux dans l’administration qu’ils ont automatiquement la facilité d’infiltrer ;
- Marier leurs filles tutsi aux hutu pour faciliter leur infiltration ;
- Infiltrer les communautés religieuses jusqu’à ce qu’ils soient majoritaires parmi les religieux ;
- Se faire aimer chez les hutu influents dans l’armée et dans la politique en usant surtout le sexe féminin et l’argent[5];
- Répandre le régionalisme chez les hutu et l’ethnisme chez les tutsi ;
- Salir l’administration hutu à l’étranger, etc…
Ces propagandistes disent aussi que les Tutsi se sont enrichis et sont des instruments des colons. Ils renchérissent en ajoutant qu’au Rwanda les tutsi partagent le pouvoir avec les Ougandais, les Américains, et beaucoup d’autres. Ils disent également que l’objectif est de fonder ce qu’ils appellent l’Empire Hima-Tutsi, que les tutsi et les hima ont dans leur cynique plan la conquête des régions tanzaniennes de Karagwe et Buha (Kigoma).
Dans cette même partie ils parlent de la guerre de 1990 qu’ils appellent la guerre des Inyenzi-Nkotanyi. En peu de mots ils soutiennent que les Inkotanyi avaient les objectifs suivants :
- Les Tutsi devaient conquérir les Hutu, prendre le pouvoir par la force et le maintenir sans partage ;
- Éliminer les Hutu jusqu’à ce qu’un enfant tutsi demande à quoi ressemblait un Hutu ;
- Faire revenir au Rwanda la royauté et tout ce qu’elle comporte ;
- Faire disparaitre toutes les œuvres du Hutu dans l’histoire du Rwanda ;
- Prendre de force les biens des Hutu ;
- Soumettre et appauvrir les Hutu et les Batwa[6].
Dans cette propagande, ils enseignaient que les Hutu sont privés de certains droits : le droit à la propriété[7], le droit à la citoyenneté[8], le droit de fonder des coopératives et le droit à l’éducation, de telle sorte qu’ils n’ont pas accès à l’enseignement.
Pour ce qui regarde la justice, ils enseignaient que : les Hutu sont injustement emprisonnés, qu’ils sont emprisonnés dans des endroits insalubres, privés d’aération ; les tribunaux gacaca ont été créés pour éliminer le plus de Hutu possibles en très peu de temps, et cela dans leurs secteurs ; les prisonniers hutu sont contraints à manger leurs excréments et à étancher la soif avec leurs urines ; et puis il y a une servitude légalisée.
Cette documentation explique qu’au Rwanda il n’y a pas de démocratie, que la dictature rwandaise n’a pas d’égale parmi toutes les dictatures que le monde ait connues. Ils disent : « Il n’y a aucun pays au monde où un gouvernement de transition ait duré neuf ans ! Le mandat du premier gouvernement de transition de cinq ans a expiré avant que le projet d’élimination des Hutu ne soit réalisé ; les Inyenzi-Nkotanyi voulaient organiser les élections en étant rassurés que les Tutsi sont majoritaires. C’est pour cela qu’ils ont préféré prolonger la transition, afin de réussir à parachever d’abord leur plan d’élimination des Hutu ». Il y aurait un « plan de bloquer aux Hutu tout accès aux instances de l’administration, surtout ceux qui ont du bon sens »[9].
Pour ce qui regarde le domaine des finances, des affaires sociales et de la culture, le PALIR enseigne ce qui suit :
L’administration des Inyenzi-Nkotanyi est caractérisée par une mauvaise gestion de la chose publique : … détruire les œuvres de développement ; les cultures vivrières et industrielles sont négligées ; les paysans ne sont plus autorisés à cultiver leurs terres afin qu’ils meurent de faim ; l’Etat dévalue les produits des Hutu pour surévaluer ceux des Tutsi ( par exemple le lait et la viande ) pour que le Hutu s’enfonce dans la pauvreté au profit du Tutsi ; les Inyenzi-Nkotanyi incendient les maisons des paysans et leurs réserves, et ils brulent leurs cultures…
Dans ces enseignements du PALIR, la mort des personnalités suivantes est attribuée aux Inkotanyi : Gapyisi, Rwambuka, Bucyana, Gatabazi, Habyarimana, etc… Ils disent que la mort de Habyarimana leur a servi de tremplin pour prendre le pouvoir. En plus, ils auraient distribué des armes dans le pays, entre autres à Bisesero et dans la paroisse de Nyange.
b. RDR
Cette année-là de la publication du document du PALIR sur lequel nous ne nous étendons pas outre mesure, un autre document qui lui est semblable a été publié en Europe par les soins du RDR. Il s’agit d’un livre intitulé UMURAGE W’AMATEKA (L’HERITAGE DE L’HISTOIRE) écrit et présenté par le RDR en 2000[10]. Ce livre de 127 pages recèle beaucoup de choses qui montrent l’idéologie des génocidaires. Il affirme avoir été écrit pour l’enseignement de l’histoire.
Les grandes lignes de ce livre ainsi que beaucoup de ses affirmations plongent leurs racines dans des écrits antérieurs. Certains de ces écrits sont :
- le document confectionné par le haut Commandement des ex-FAR – G2[11] en 1995[12].
- le document confectionné par ceux qui formaient une branche du RDR au Cameroun en juin 1996[13].
Le plan de faire la révision de l’Histoire et de répandre l’idéologie du génocide a également été promu par Sindikubwabo Théodore et Jean Kambanda après leur arrivée au Zaire. Ils s’appelaient « le gouvernement rwandais en exil ». Ce soi-disant gouvernement a installé des groupes qui devaient préparer ces enseignements. Un de ces groupes dirigé par Nkurunziza Charles a composé un écrit dont s’est inspiré le RDR pour écrire ‘L’HERITAGE DE L’HISTOIRE’[14]. L’idéologie du génocide se trouve également dans un document des FDLR de 83 pages en français[15]. Il existe une synthèse de ce document en anglais[16]; tous les deux peuvent se lire sur internet.
L’introduction de ‘L’HERITAGE DE L’HISTOIRE’ a été écrite par le propagandiste du génocide du nom de Charles Ndereyehe Ntahontuye[17]. Ndereyehe a remplacé Nzabahimana François à la présidence du RDR, et par après il a été remplacé par Ingabire Victoire Umuhoza. Leur idéologie,- bien qu’ils déclarent que ce soit leur opposition au FPR-Inkotanyi-, est bel et bien l’idéologie du génocide, comme il ressort de leurs écrits et du cheminement du RDR[18].
Selon nous, à beaucoup de ceux-là qui prétendent etre opposés au gouvernement rwandais, il conviendrait de donner leur vrai nom de « menteurs », « souteneurs de la méchanceté », « opposés aux bien-pensants », « séducteurs de la population », « ennemis de la vérité »…. et beaucoup d’autres noms dignes à ceux qui font ou prêchent comme eux[19].
Ce livre reflète l’idéologie du RDR à laquelle ils adhèrent et qu’ils ont accepté de diffuser parce qu’ils y croient et que parmi ceux qui l’ont écrit figurent les militants du RDR[20]. Dans l’introduction de leur livre, ils exhortent les lecteurs à lire leur journal « Forum rwandais » qui était imprimé et qui paraissait sur internet.
C’est le contenu de ce petit livre qu’ils recommandent aux lecteurs. L’essentiel est l’idéologie du RDR et sa connexion avec les FDLR. Le RDR recommande aux lecteurs de ce livre de le faire avec sagesse, de l’approfondir et d’échanger là-dessus, et puis de se faire aider des idées y contenues afin d’ « organiser la politique du pays pour l’avenir »[21]. Lorsqu’on compare les écrits des forets de la RDC avec ceux de l’Europe, on se rend compte de la nocivité d’une mauvaise idéologie dans la mentalité de ceux qui l’ont. Ils sont au même diapason tout en étant éloignés les uns des autres.
Dans leur livre ils disent : « Rappelons-nous que le FPR… a été fondé par les descendants des Tutsi réfugiés en 1959, dans le but de récupérer le pouvoir que la Révolution des Hutu de cette même année de leur exil leur a retiré. Dans cette soif de récupérer le pouvoir perdu, le FPR a le plan d’éliminer les Hutu à partir des plus importants, surtout les intellectuels parce qu’ils ne peuvent pas supporter de le laisser gouverner seul…Cet objectif d’éliminer les Hutu tout en laissant un petit nombre d’incultes chargés de cultiver leurs terres et de faire d’autres travaux de servage (uburetwa) comme avant 1959 se note aussi lorsque les réfugiés (hutu) retournent au pays : le FPR tue tous les intellectuels, et il n’épargne que les vieux et les vieilles ainsi qu’ un petit nombre de Hutu qui ne savent ni lire ni écrire. Une telle situation se note aussi dans la campagne où le FPR a éliminé tous les intellectuels qui, depuis longtemps, ont renoncé à le suivre»[22]. Lorsqu’on écoute les propos de INGABIRE Victoire Umuhoza et d’autres soi-disant politiciens qui parlent régulièrement sur BBC-Gahuzamiryango, il n’y a pas d’autre source d’idées si ce n’est l’idéologie enseignée par le RDR, le PALIR et ce qu’il est devenu, les FDLR. Dans leurs propos, ils se prennent pour des sauveurs et des gens bien pensants.
Le nommé Nkiko Nsengimana, qui était l’adjoint d’ Ingabire Victoire dans le FDU-Inkingi pose la question suivante : « Quel Rwandais ayant encore un peu d’humanité dans son cœur et dans sa vie quotidienne peut rester les yeux baissés, garder silence et rester les oreilles bouchées devant les plaintes, les pleurs et les lamentations des Rwandais en ce moment » ?
Nkiko se donne la réponse en ces mots : « C’est pour cela que je vous invite à appuyer la nouvelle révolution prônée par le FDU-Inkingi. Si la Révolution de 1959 a été possible et que la royauté s’est écroulée en cédant la place à la République appuyée par le Referendum, c’est que ceux qui étaient à la tête de cette Révolution ont refusé d’accepter n’importe quoi et ont préféré donner leur vie pour sauvegarder les intérêts de la population »[23].
c. Relation entre l’animation du PALIR, RDR et FDLR
Dans la documentation du PALIR, il est écrit que dans ses enseignements il utilise les méthodes suivantes : des réunions préparées, des recommandations à l’adresse de la population, et des tracts. Ils enseignent aussi dans des causeries ordinaires : dans les familles, entre amis, dans les soirées, dans les voyages et par d’autres moyens possibles ; Ils utilisent également les journaux ou les radios (lorsque c’est possible)[24]. Comme cela a été annoncé par le journal The Economist, (27 mars 2003), les FDLR ont également utilisé Radio Sun grâce à son ancien porte-parole Alexis Nshimiyimana[25] qui vit en Autriche et qui utilisait Radio Sun dans son émission en kinyarwanda « Le Soleil des Grands Lacs ». Nshimyimana et Ndereyehe sont parmi les fondateurs du CRP.
Dans l’introduction de ce document, il est dit que l’ennemi que le PALIR doit combattre est le FPR qu’il qualifie de « sanguinaire », et à coté du FPR ils ajoutent « et toute autre personne qui aurait les ambitions de sous-évaluer la révolution populaire de 1959 et ses bienfaits »…[26]. Ils ajoutent que « les gouvernants actuels du Rwanda ont été mis en place en faisant fi de la démocratie, après l’élimination de presque tout un million de Hutu depuis octobre 1990 »[27].
Dans ces enseignements, le PALIR dit que l’ennemi qu’il a décidé de combattre est le « Tutsi qui croit encore qu’il est le seul ayant droit au Rwanda,… poussé par son orgueil, son complexe de supériorité, sa mégalomanie et sa méchanceté afin d’écraser et éliminer ceux qui sont d’ethnie différente de la sienne… avec l’objectif de prendre le pouvoir après avoir éliminé les Hutu »[28]. Dans les enseignements des ex-FAR[29] et des FDLR[30] cette théorie est devenue le leitmotiv.
Cette documentation explique que c’est le Tutsi qui maintient les gens dans un climat de guerre par son esprit belliciste plein de malignité et de mensonges[31]; ce que le PALIR veut c’est « l’arrêt du massacre des Hutu et redonner à la population pleins droits dans leur pays ».
Le président du PALIR conclut cette introduction en ces termes : « Identifions bien notre ennemi, levons-nous et combattons-le sans réserve. Prenons pour armes L’ESPERANCE – L’UNITE – LE COMBAT POUR LA PAIX ET LA JUSTICE »[32].
Dans la synthèse de l’Histoire, ils soutiennent que les Tutsi ont arraché le pouvoir aux Hutu, « en se servant de leur astuce d’infiltration, en créant des relations avec eux, en leur donnant en mariage leurs filles tutsi, en leur donnant des vaches et du lait, et en faisant des pactes de sang avec eux ». Ils ajoutent aussi que les Tutsi, après avoir infiltré les Hutu, ont opposé ces derniers entre eux.
Ils disent que l’administration des Tutsi a été caractérisée par les tueries et la méchanceté[33], de telle sorte que,- renchérissent-ils,- les massacre des Hutu ont continué jusqu’à ce qu’il ne reste que ceux qui se sont soumis à leur servitude et ceux qui n’ont aucun sens de jugement. Ils soutiennent que les Hutu avaient perdu tous leurs droits, à partir du droit à la vie, parce qu’ils mourraient comme des fourmis après avoir subi tant d’humiliations.
Dans cette Histoire, ils disent que, du temps des colons, parmi les choses qui sont à la base de la Révolution populaire et qui ont été d’un grand soutien, il y a les élections, la République et la liberté. Parmi les choses qui ont caractérisé le Rwanda d’après 1959, il n’est mentionné nulle part les tueries des milliers de Tutsi et l’exil des rescapés de ce génocide; ils mentionnent seulement que les bienfaits que les Rwandais en ont tirés « ils les ont perdus à cause des Inyenzi-Nkotanyi qui ont attaqué le Rwanda et pris le pouvoir de force en 1994 ». C’est dans les explications du RDR (dans L’HERITAGE DE L’HISTOIRE) qu’ils tirent les bienfaits des événements de 1959[34].
Dans la préface d’un nouveau journal du RDR du nom Rwanda Rwacu, Ingabire Umuhoza Victoire, en tant que nouvelle présidente de ce mouvement, s’adresse aux lecteurs en ces termes : « Le FPR est là pour imposer la dictature et piller,… le RDR est là pour être la voix du peuple » ![35] Ce principe serait à la base du projet du RDR de « prendre le pouvoir » afin de restituer la démocratie à la population et que ce soit elle qui se choisisse ses gouvernants. A Ingabire d’ajouter : « Maintenant le RDR a la mission d’expliquer à la Communauté internationale la vérité sur les tueries qui ont endeuillé le Rwanda »[36].
Ces tueries Ingabire ne les qualifie pas de génocide, elle affirme plutôt que le FPR en fait le prétexte jusqu’ici, que c’est son arme auprès de la Communauté internationale, en faisant fi de sa grande part dans ces tueries et de la déstabilisation du pays depuis Octobre 1990 lorsqu’il attaqua le Rwanda avec l’aide de l’armée ougandaise »[37].
Le Rédacteur en chef de Rwanda Rwacu, Eric Bahembera, fait la publicité de L’HERITAGE DE L’HISTOIRE en disant que c’est « un livre écrit en kinyarwanda par un expert en Histoire, puis publié par le RDR. Ce livre a pour « objectif principal d’expliquer à la jeunesse du « Rwanda de demain » l’histoire de leur patrie »[38]. Cette distorsion de l’Histoire, pleine de haine, est un empoisonnement de la jeunesse qui a l’objectif de continuer à inculquer en elle l’idéologie du génocide. Cette méthode est également en vigueur chez les FDLR dans l’inculcation de l’idéologie du génocide dans la jeunesse qui n’a pas pris part au génocide.
Le RDR accuse le FPR d’avoir négligé le rapatriement des réfugiés comme il avait été prévu par les accords d’Arusha, et dit que ce rapatriement a été fait dans le désordre. « Au lieu de respecter ces accords, le FPR a ramené à l’improviste les réfugiés de tous les pays où ils étaient dispersés en les exhortant à occuper les maisons et les biens des Hutu chassés de leur patrie. Dans ce désordre se sont mêlés des étrangers destinés à combler le vide. L’unique critère est qu’ils devaient être de jeunes robustes entrainés aux tueries et de vaillants combattants pour la cause de Kagame. Dans ce rapatriement mal planifié, des jeunes ont abandonné l’école pour devenir des enfants de la rue dans la ville de Kigali ; les vaches ont été retirées des pâturages verdoyantes et déportées dans le Mutara surnommé « Tutsi land » pour y mourir de faim et de la mouche Tsétsé[39].
1.1.2. Témoignage des ex-FDLR sur sa structure et son idéologie
a. Contexte du recueil des témoignages
Le 15 janvier 2005 nous sommes allés dans le camp de Mutobo pour une conférence sur les droits de l’homme et la lutte contre l’ethnisme. Les participants à la causerie étaient tous des rwandais qui devaient réintégrer la vie normale après les activités dans les différents mouvements des forets de la République Démocratique du Congo. Ces mouvements de provenance sont FDLR/FOCA, les Forces Armées Congolaises (FARC), Mayi Mayi, etc…
Seules les conférences ne suffisaient pas. Nous avons voulu savoir si les enseignements reçus depuis 2000 continuaient, surtout que ces informations allaient nous aider à savoir par où commencer pour parler des droits de l’homme. A tous les participants nous avons posé une seule et même question : « Quelle idéologie caractérisait votre mouvement de provenance » ? Nous leur avons demandé de répondre par écrit, tout en excluant de mentionner leurs noms parce qu’il n’en était pas besoin. Nous avons recueilli beaucoup de réponses convergentes bien qu’exprimées de manière diverse.
Dans notre questionnaire, nous avons utilisé le terme idéologie parce que nous étions convaincus qu’ils en avaient la même perception. Ils nous ont fourni des réponses diverses, mais nous nous en sommes tenus à celles des ex- FDLR, et c’est de celles-là que nous faisons le reportage.
La plupart de ces réponses nous les avons puisées dans l’émission IMVO n’IMVANO transmise par Radio BBC-Gahuzamiryango du 15 mai 2005 tenue avec les anciens réfugiés de la Région Sud rapatriés du Burundi. Les informations recueillies de certains des anciens locataires des camps du Burundi démontraient que ce sont les FDLR qui les ont excités. Les propos tenus dans cette émission ainsi que leur source sautent aux yeux de tout le monde[40].
Le 24/10/2005 a été posée une question semblable mais d’une façon indirecte. Sur la feuille du questionnaire, une place avait été prévue pour le nom, et il était écrit que la mention du nom était facultative. Il y avait trois questions :
- Y aurait-il au Rwanda ou dans la région des grands lacs des personnes/des mouvements qui ont l’idéologie du génocide, l’ethnisme et les divisions ? Oui/non. — J’ai également posé la question : dans quel mouvement militais-tu ?
- Pour quelle politique militiez-vous ? Nous n’avons pas attaché une grande importance aux réponses des anciens militants des FDLR/FOCA. Ce sont des réponses qui prouvent que l’idéologie enseignée dans ce mouvement était celle du génocide.
Beaucoup écrivaient que c’est cette idéologie qui y est enseignée et que c’est elle qui les poussait à se battre. Nous n’avons pas voulu synthétiser les réponses données, car leur structure montre l’entendement de ceux qui les donnaient, de telle sorte que les personnes donnaient les mêmes réponses mais exprimées différemment.
b. Témoignages de ceux qui ont mentionné leurs noms sur le questionnaire
Commençons par les réponses de ceux qui ont mentionné leurs noms. Mbonigaba Eliel a répondu que la guerre qu’ils menaient était une autodéfense. Mulindabigwi exprime cette autodéfense en ces termes : « Notre guerre était une lutte pour le retour au Rwanda ; nous combattions l’injustice dont nos frères restés au Rwanda étaient victimes, nous voulions libérer les prisonniers, changer le pouvoir et donner la parole à la majorité, procurer l’enseignement gratuit à nos enfants et augmenter les salaires des ouvriers. Kigage Rwesa, quant à lui, a répondu qu’ils devaient prendre le Rwanda parce que « les gouvernants actuels n’aiment pas les gens ».
Habyarimana Innocent a répondu que l’enseignement qu’ils recevaient « reflète le racisme et l’idéologie du génocide » : ils expliquaient aux jeunes qu’ils devaient récupérer le pouvoir qu’ils avaient perdu, qu’au Rwanda l’ethnisme et les divisions se notent de façon suivante : le pouvoir est tenu par les Tutsi ; les jeunes doivent se lever comme un seul homme et destituer le régime tutsi ; le gouvernement d’union nationale n’a rien fait de bon ; et puis ils ne doivent pas épouser les filles tutsi.
Pour Demokarasi Benoit, leur politique consistait à libérer de force leur pays. Il a écrit : « L’idéologie que nous enseignaient les anciennes autorités politiques et militaires était de lutter pour notre libération et celle de nos congénères hutu qui sont sous le joug du pouvoir actuel, quittes à nous battre jusqu’au dernier ».
Le nommé Maniragaba a répondu : « Nous nous battions pour arrêter la vengeance des rescapés ; nous voulions nous venger nous aussi, mettre le pouvoir entre les mains de la majorité, tourner le dos à la féodalité et à tout ce qui lui ressemble, et porter la justice aux opprimés.
Le thème de la libération du Rwanda parce qu’il y a des opprimés, Maniragaba le partage avec Nzabonimpa Pie. Les deux partagent ce thème avec un troisième nommé Sadi qui a dit qu’ils luttaient pour leur retour et le rapatriement des réfugiés dans la dignité, la récupération de leurs droits, étudier, se faire soigner, récupérer leur patrimoine,… mettre en place une armée représentative de tous les Rwandais, réconcilier les Rwandais parce qu’ils se sont mal comportés les uns envers les autres, et demander en cela l’intervention de la Communauté internationale ».
Sadi continue en disant que leur guerre visait aussi à montrer à la Communauté internationale ce qui s’est passé au Rwanda car la guerre a entrainé beaucoup de désordre et des destructions ; d’une part, certains ont perdu les leurs pendant le génocide, d’autre part d’autres ne sont pas tranquilles …
Les nommés Kaparata Edmond et Bizimana Anastase ainsi que beaucoup d’autres ont répondu que tout Hutu qui rentre au Rwanda est tué, et que c’est pour cela que beaucoup sont encore dans les forets du Congo, surtout les civils à cause de l’idéologie que leur inculquent les responsables des FDLR. Bizimana Anastase affirme que les responsables qui les empêchaient de rentrer sont « ceux-là qui savent ce qu’ils ont fait au Rwanda, c’est-a-dire qui ont des choses à se reprocher quant à leur comportement pendant le génocide ». Ces responsables leur disaient que « Imana a annoncé que le Rwanda appartient aux FDLR et aux Rwandais ».
Kayitare Lambert, Nkundanyirazo Eugène, Munyaneza Alphonse et Nsanzimana Liberat affirment qu’ils se battaient pour combattre l’ethnie tutsi. Liberat ajoute que « les autorités en place au Rwanda sont des assassins qui n’ont rien à envier celles du temps de la féodalité ; les Hutu sont devenus des esclaves »[41].
Selon le nommé Nshimiyimana Déo, on leur enseignait que les Hutu ne jouissent d’aucun droit, « et beaucoup d’autres choses qui ternissent l’image des gouvernants rwandais ». Ainsi devaient-t-ils se battre pour « libérer le peuple majoritaire opprimé… et libérer le pays parce que les Hutu en sont les propriétaires »[42];
Abdu abonde également dans le sens de ses compagnons en disant qu’ils devaient libérer le pays puisque « aucun Hutu ne doit vivre avec le Tutsi, qu’il est interdit d’épouser une Tutsi…qu’au Rwanda il y a un régime féodal, que le fouet est le pain quotidien ainsi que les travaux forcés » ; On leur a enseigné que Habyarimana était le père de la nation, que les FDLR sont ses orphelins.
Quant à Masumbuko Félicien, il affirme que leurs responsables et leurs animateurs leur faisaient comprendre ceci : « Tous ceux qui sont au Rwanda sont nos ennemis, nous devons nous battre pour chasser du Rwanda nos ennemis, le pouvoir installé au Rwanda s’est assigné la mission de tuer et d’opprimer tous ceux qui ne sont pas tutsi ; tout rescapé de ces tueries devient esclave ».
c. Témoignages de ceux qui n’ont pas mentionné leurs noms
Ceux qui n’ont pas mentionné leurs noms sont les plus nombreux. Leurs réponses explicitaient celles de ceux qui ont mentionné leurs noms. Certains utilisent un langage ésotérique, d’autres utilisent un langage clair et direct.
Avant de répondre, un parmi ceux qui ont été interrogés a d’abord expliqué la signification du concept « idéologie » avant de dire celle qui lui a été enseignée. Il l’a expliquée en ces termes : « Idéologie signifie la ligne de conduite que s’assignent les personnes d’un même parti. L’idéologie des FDLR est de combattre toute personne qui ne pense pas comme elles, en particulier tout Tutsi où qu’il soit. Pour le combattre, il faut prendre n’importe quel genre d’arme, et puis appeler tout Hutu où qu’il soit à combattre cet ennemi. Cela ne suffit pas: il faut aussi diffuser parmi les Rwandais, c’est-à-dire les Hutu, l’idéologie du génocide, leur enseigner à ne pas tenir le même langage que le Tutsi, ne pas épouser leurs filles, confisquer leurs biens, reprendre la gestion du pays et le gérer comme ils l’entendent ». Un autre participant a transcrit les enseignements qu’ils recevaient : « Voici certains enseignements qu’on nous transmettait dans les FDLR : Trois personnes ont référé les choses qu’on leur enseignait et qui devaient être tenues en aversion. Ces personnes énuméraient ces choses de façon différente : « le Rwanda », « sa population », « son gouvernement et tous ses membres ». On leur faisait comprendre que les Rwandais qui sont au Rwanda ne sont pas comme eux, qu’il n’y a aucun Rwandais à l’intérieur du pays, et que ceux qui y sont ne sont que des étrangers ; ce qui veut dire que si la guerre éclatait, nous pourrions tuer ces étrangers ». On enseignait aussi « la haine du Tutsi où qu’il soit, et de revenir à la source de l’ethnisme »[43].
2. Les témoignages particuliers
Les autres réponses ont été groupées en deux catégories : ce qui se dit du Hutu représenté par les FDLR, et ce qui se dit du Tutsi à titre privé représenté par le pouvoir en place au Rwanda.
2.1. Ce qui se dit du Hutu
Là où ces gens mentionnent les Rwandais, la majorité, les opprimés et les bantu, ils veulent parler des Hutu. Cette partie comprend ce que les FDLR appellent leur cause, l’objectif étant de défendre le Hutu en montrant qu’il est devenu un homme sans valeur.
On leur enseigne que l’ennemi est le Tutsi, et que ce Tutsi ne peut supporter que le Hutu soit en sécurité ; cet ennemi doit être combattu et être chassé du Rwanda. L’un d’entre eux écrivait : « Nous devons combattre l’ennemi (le Tutsi) avec toute notre force ». L’ennemi doit être combattu jusqu’aux extrémités du Rwanda, c’est ainsi que le Rwanda sera en paix. Pour atteindre cet objectif, l’unité des Hutu est nécessaire. Un autre a écrit qu’on leur enseignait de savoir que « le grand nombre de ceux qui sont restés au Rwanda sont des ennemis, même si c’est un frère, une sœur, un père ou une mère ». Sur le front, ils disaient : « Pourchassez le Tutsi jusqu’à ce qu’il retourne chez lui » ;
Les autres revendications sont :
- « Libérer le Rwanda et rendre justice aux Rwandais opprimés par une caste de Tutsi ;
- « Tout Hutu qui rentre est conduit au camp, car ses maisons ont été attribuées à d’autres » ;
- « Aucun Rwandais natif n’est plus au Rwanda, ceux qui n’ont pas été tués sont en prison » ;
- « Pour tout Hutu qui rentre on invente des délits qu’il n’a pas commis, y compris le génocide » ;
- « Ce n’est pas facile pour un Hutu de trouver un travail, même ceux qui l’ont en sont chassés » ;
- « Un Hutu qui a un travail au Rwanda est comparable à un Tutsi, à part qu’il n’est pas payé comme lui ; son salaire est plus bas » ;
- « Aucun Hutu ne jouit des droits de citoyen dans sa patrie » ;
- « Aucun Hutu ne fréquente les études secondaires ou universitaires » ;
- « Le pays est gouverné par la seule ethnie tutsi ; seuls les Tutsi ont droit aux études et eux seuls forment l’armée » ;
- « Personne n’a le droit de circuler » ;
- « Le gouvernement de Kigali fait un génocide intellectuel…, il fonde des écoles chères et ne donne pas aux Hutu la chance de fréquenter les études ; seuls les Tutsi ont cette faveur »[44] ;
- « Aucun Hutu intelligent n’est présent au Rwanda » ;
- « Les gouvernants du Rwanda y sont venus avec l’objectif de tuer les Hutu jusqu’à leur élimination ou pour les coloniser » ;
- « Lorsqu’un Hutu rentre do Congo ou d’un autre pays, il est tué tout de suite, mais avant de le tuer on lui donne la parole sur les ondes de la radio pour qu’il appelle les autres Hutu au retour ; après cet appel, il est vite tué » ;
- « Lorsqu’un Hutu est rapatrié, il n’est pas admis à rentrer chez lui ; même quand il réussit à y rentrer, il est soit tué, soit mis en prison et condamné à une peine de 200 ans jusqu’à ce qu’il y meure » ;
- « Lorsqu’un militaire du temps de Habyarimana rentre, on le dérobe aux yeux des siens, on le tue tout de suite…même quand il réussit à mettre le pied chez lui, on le chasse ou on l’envoie dans une région lointaine ou dans la prison centrale » ;
- « La guerre qu’ils mènent concerne les Hutu qui doivent se battre contre les Tutsi qui ont beaucoup tué les Hutu » ;
- « Lorsqu’arrive le mois d’avril, on tue plus de deux cents mille Hutu »[45];
- « Lorsque les Hutu rentrent, s’ils sont mariés, les maris sont tués et les femmes épargnées ; c’est pour cela que le nombre des hommes est réduit » ;
- « Ils doivent combattre la caste des Tutsi qui les a chassés de leur pays, parce qu’ils veulent faire d’eux des serviteurs comme du temps de la féodalité » ;
- « Tout Hutu intellectuel qui dénonce ce qui ne va pas dans le gouvernement d’union nationale est tout de suite qualifié de milicien (Interahamwe) pour qu’il soit condamné à perpétuité ou tué » ;
- « Tout Hutu qui rentre est enregistré, et sa voix sort sur les ondes de la radio après sa mort » ;
- « Le pouvoir féodal et colonial reviendra » ;
- « Ils doivent libérer tous les Rwandais emprisonnés pour génocide » ;
- « Ils se battent pour chasser le pouvoir tutsi car les Hutu n’ont pas d’autre ennemi » ;
- « Si nous, les Hutu, n’avions pas fait le génocide, les Tutsi allaient nous éliminer[46];
- « Personne (aucun Hutu) n’a fait le génocide au Rwanda, c’est un prétexte pour mettre les Hutu en prison et les tuer afin que le pays reste entre les mains des seuls Tutsi »[47];
- « De sa vie, le Hutu ne doit pas épouser une Tutsi parce qu’elle engendre des enfants avec d’autres Tutsi tout en prétendant être femme d’un Hutu » ;
- « Les Tutsi sont plus malins que les Hutu ; si ceux-ci ne font pas leur possible pour éliminer les Tutsi, ces derniers, grâce à leur astuce, élimineront les Hutu » ;
- « Le gouvernement en place ne digère pas un Hutu intellectuel » ;
- « L’objectif est la libération du Rwanda et de la majorité » ;
- « Notre politique était de combattre tout le monde ou toute caste, que ce soit au Rwanda ou dans la Région des Grands Lacs… » ;
- « Le Sida a envahi tout le pays ; on peut continuer la guerre parce que leurs congénères ont été contaminés » ;
- « Des injections sont faites aux Hutu avec l’objectif de leur inculquer le virus du Sida »[48];
- « les Hutu ont été groupés dans des agglomérations ( imidugudu ) afin que les Tutsi puissent les tuer facilement » ;
- « Tous les non Tutsi qui sont dans le pays font des travaux forcés parce qu’ils n’ont aucun droit dans le pays » ;
- « Dieu a annoncé que le Rwanda appartient aux FDLR et aux Rwandais »[49];
- « (Il faut) récupérer le pouvoir usurpé par le FPR-Inkotanyi en 1994 »[50];
- « (il faut) arrêter ce qu’on a appelé le massacre des Hutu ( itsembabahutu ) perpétré par le FPR-Inkotanyi, surtout dans les agglomérations (mu midugudu) ;
- . « Lutter pour une paix durable au Rwanda, dans la Région des Grands Lacs, et même dans toute l’Afrique »[51];
2.2. Ce qui se dit du Tutsi
Il y a des réponses orientées vers le nom Mututsi et un autre qu’on ne précise pas, mais qui n’est pas le Hutu. Ces réponses sont :
- « Le Rwanda est gouverné par les seuls Tutsi » ;
- « Ceux qui gouvernent (le Rwanda) sont des étrangers, ils ne sont pas Rwandais »[52];
- « Les Tutsi encouragent les Hutu à rentrer en voulant qu’il n’en reste aucun dans les forets du Congo, dans le but de se faire de nouveau porter par eux dans les civières ou de les massacrer » ;
- « Ce sont les gouvernants du Rwanda qui ont assassiné le président Habyarimana »[53];
- « Les gouvernants ont installé tous les Tutsi dans la ville de Kigali, d’autres dans le Mutara, parce que c’est une belle zone, et puis ils les ont groupés afin de pouvoir mieux les protéger » ;
- « Les Tutsi ont le projet d’éliminer les Hutu partout où ils sont, à partir de l’Uganda, du Rwanda, du Congo-Kinshasa, du Congo-Brazzaville, du Cameroun, de la République Centrafricaine,…afin d’y installer l’ethnie tutsi, et faire de l’espace restant un pâturage pour leur bétail »[54];
- « Il n’y a pas eu de génocide (au Rwanda) »[55];
- « Les Tutsi sont venus de l’Orient, et c’est pour cela que dans leur drapeau il y a le signe du soleil ; ce qui veut dire qu’ils n’oublieront pas le mal que les Hutu leur ont fait » ;
- « Le fait que les Tutsi aient mis sur pied l’association IBUKA est un problème »[56];
- « Les Tutsi sont une mauvaise race qui ne veut pas du tout l’unité et la réconciliation au Rwanda » ;
- « Il existe des proverbes au Rwanda, et ces proverbes sont adressés aux hutu. Exemple : que ce qui s’est passé ne se répète plus ( Harabaye ntihakabe ), des chiens et des rats sont morts ( hapfuye imbwa n’imbeba ), il reste des vaches et des tambours ( hasigaye inka n’ingoma ). Les chiens et les rats font allusion aux Hutu, tandis que les vaches et les tambours se réfèrent aux Tutsi. Le néant a préparé la patte sur la pente (Ubusa bwaritse ku manga) et le vent s’est emparé du produit (umuyaga urabwarurira) ; ils en font cette interprétation : il s’agit du pouvoir des Hutu qui doit etre déchu parce qu’il ne doit pas durer. Un autre proverbe dit : Bihehe (l’hyène) est allé à Nyanza (à la Cour royale), a trouvé tout le monde endormi, et a pris le tambour ; lorsqu’elle arriva à une pente, le tambour lui échappa ; l’interprétation en est que le pouvoir des Tutsi a été usurpé par les Hutu en 1959 »[57].
- « Les cartes d’identité ne portent plus la mention ethnique, mais les Tutsi ont des documents propres de voyage » ;
- « Les impôts au Rwanda posent un grand problème. C’est une « affaire » des Tutsi qui cherchent de l’argent de voyage lorsque les FDLR prendront le pouvoir » ;
- « Les Tutsi ont le projet d’en finir avec les Hutu en 2020 » ;
- « Si tu observes le Tutsi (tu te rendras compte que), il est tellement méchant que, par son orgueil, il se place au-dessus des autres ethnies » ;
- « Le Tutsi est mauvais parce qu’il tue les mères et leur ampute les seins, et puis il leur enfonce des tiges de bois sur lesquels il les suspend » ;
- « Le Tutsi est venu d’Ethiopie, de Somalie et de l’Erythrée, il a usurpé leurs droits aux Hutu alors qu’il n’était qu’un esclave ; tandis que le Hutu est venu du Tchad » ;
- « Les Tutsi sont trop sales » ;
- « Les Tutsi ne se complaisent que dans le servage qu’ils imposent aux Hutu » ;
- « L’hymne national est chanté à la manière tutsi » ;
- « Lorsque tu observes attentivement, tu te rends compte que le Rwanda est habité par des Ougandais, des Burundais et des Congolais ; aucun Rwandais natif n’est plus dans ses biens, celui qui échappe à la mort est mis en prison » ;
- « Lorsque le roi voulait se lever, il prenait 2 épées dans les deux mains, appelait deux enfants hutu, enfonçait les épées dans leurs épaules, l’une à droite, l’autre à gauche, et puis il se levait. Et ils ajoutaient : les Tutsi sont en train de nous tuer de nouveau, et ceux qui étaient au Rwanda ne sont plus » ;
- « Lorsque (Du temps de la féodalité) quelqu’un portait de la bière à la Cour, il passait quatre semaines en route portant la bière sur la tête sans toucher sur la boisson qu’il porte ; arrivé à la Cour, au lieu de lui étancher la soif, il recevait huit bastonnades » ;
- « Le pouvoir du Rwanda doit être déchu, c’est un pouvoir féodal » ;
- « Toutes les propriétés de l’Etat ont été vendues : les routes, les lacs, les hôtels… »[58];
- « Le Tutsi ne cultive pas la terre, il vit seulement de son pouvoir » ;
- « Les Tutsi ont le projet de conquérir l’Afrique ; même s’il en reste un seul, nous devons le combattre »[59];
- « Là-bas dans les forêts du Congo, on leur empêchait d’écouter d’autres radios, et on leur disait que tout ce que dit le gouvernement rwandais n’est que mensonge » ;
- « Les Tutsi ont refusé les négociations, ce sont eux qui ont tué Habyarimana, et c’est pour cela beaucoup de Tutsi sont morts ( ont été tués ) à cause de la soif du pouvoir » ;
- « Les Hutu sont des innocents, tandis que les Tutsi sont des sanguinaires » ;
- « Le génocide a été provoqué par les Tutsi, puisque ce sont eux qui ont descendu l’avion de Habyarimana » ;
- « Le FPR fait disparaitre des gens, et puis il incite au génocide afin de bloquer les réfugiés à l’extérieur » ;
- « À cause du génocide qui a eu lieu au Rwanda, ni le Hutu ni le Tutsi ne se fieront jamais l’un en l’autre » ;
- « Ceux qui sont dans le camp de Mutobo, chacun bénéficie d’une ration de cinquante bastonnades chaque matin » ;
- . « Tout Hutu qui rentre, lorsqu’il arrive à la frontière, on lui endosse un tablier qui porte l’écrit « URISHA CEREWA »[60] (qui signifie TU ES DEJA EN RETARD);
- . « Tous ceux qui rentrent, lorsqu’ils arrivent à la frontière, on leur donne un uniforme qui les identifie partout où ils sont ».
Toutes ces réponses qui sont dans les Témoignages se recoupent avec la synthèse tissée par le RDR dans L’HERITAGE DE L’HISTOIRE. Le RDR inculpe le FPR d’ « avoir ramené au Rwanda le joug et la bastonnade que la Révolution de 1959 avait fustigés ; par-dessus le marché, à cela le FPR a ajouté les assassinats par la petite houe »[61].
Ce livre s’étend largement sur la souffrance qu’aurait le Hutu: « Tout Hutu qui se trouve au Rwanda actuellement ne sait de quel pied danser. Lorsqu’il n’est pas victime de son ethnie, il est victime de sa maison ou de sa propriété usurpée par le Tutsi rapatrié. Le propriétaire est tué afin d’effacer les traces de toute réclamation. « Lorsque tu n’es pas tué, tu es mis en prison, mais alors à demi-mort. Actuellement les prisons sont pleines, et les prisonniers ne sont pas nourris. Celui qui a des membres de famille reçoit d’eux à manger, et s’il n’en reçoit pas, il meurt de faim, et ainsi il cède la place au nouveau prisonnier. Au lieu de la nourriture, la bastonnade est son pain quotidien. Les journalistes des associations internationales qui luttent pour les droits de l’homme ont fustigé cette maltraitance, mais le FPR fait sourde oreille. Voilà comment le FPR-Inkotanyi a fait du Rwanda un « enfer éternel » ; certains ne parlent qu’anglais, d’autres le swahili, le français et le kinyarwanda déformé »[62].
Ingabire Victoire explique le joug (ingoyi) en long et en large, utilisant exactement un langage semblable à celui du livre du RDR dont elle est présidente. Elle proclame que lorsqu’elle est rentrée au Rwanda, elle a annoncé qu’elle venait en « libératrice ». Elle dit qu’elle est venue sauver les gens de ce joug « surtout la peur, la pauvreté, la faim, la dictature, le féodalisme, la corruption qui est devenue l’arme inséparable du Tutsi (inkuyo),…les inégalités, le racisme, la perte du propre patrimoine, le logement précaire, la vie sans logis, marcher la tête baissée, etc…[63].
3. La plaidoirie en faveur des FDLR et du RDR : depuis la RDC jusqu’en Europe
Le 1 mai 2013, le site de African Arguments a sorti un écrit qui plaide pour Ingabire Victoire Umuhoza, en la chantant comme « Lady in Pink »[64]. Cet écrit est d’un belge nommé Kris Berwouts qui a dirigé pendant plusieurs années le forum des ONG européennes qui disent qu’elles font la plaidoirie pour l’Afrique centrale[65]. En abrégé ce forum est connu sous les sigles EurAc.
Berwouts qui prétend être un spécialiste des questions de l’Afrique centrale a écrit que les accusations faites à Ingabire ( qu’il appelle son amie ) relatives à l’idéologie du génocide, les divisions, la création ou la collaboration avec des mouvements terroristes sont des mensonges fondés sur une politique de persécution de ceux qui sont « opposés au gouvernement ».[66]
Cet écrit montre que Berwouts se connait suffisamment avec Ingabire Victoire, parce qu’il révèle ce que sa cliente a fait et pensé. Cet « avocat » et ami d’Ingabire dit que le 13 octobre 2010 ils se sont parlés face à face. Il semble qu’Ingabire ait été mise en prison le lendemain de leur entretien. Dans cet écrit, Berwouts rappelle qu’ils se parlaient souvent et longuement dix huit mois avant le retour d’Ingabire au Rwanda.
Lorsque Berwouts plaide non coupable pour Ingabire en ce qui concerne la collaboration avec les FDLR, on se rend compte que ce n’est pas qu’une simple connaissance mutuelle, mais que plutôt il y a une certaine complicité. Berwouts donne des informations claires qui montrent qu’il ne les a pas apprises par ouï-dire, mais qu’il est témoin auriculaire ou même acteur. Berwouts affirme qu’il est vrai qu’en juillet 2009 Ingabire a rencontré les responsables des FDLR à Kinshasa, et que leur représentant était le Général Major Ntiwiragabo Aloys[67].
Berwouts explique que quelques semaines avant cette rencontre d’Ingabire avec les FDLR, le Ministre porte-parole de la RDC, Lambert Mende, a fait un voyage de travail en Belgique. Au cours de ce voyage, le Ministre Mende en a profité pour visiter Ingabire chez elle dans la ville de Zevenhuizen en Hollande pour lui faire parvenir le message du Président Joseph Kabila.
On a supplié Ingabire d’aller à Kinshasa pour les aider à demander aux FDLR de renoncer à la guerre. Après cette visite exceptionnelle de Lambert Mende, Ingabire est allée à Kinshasa et a rencontré le Président Joseph Kabila qui l’a mise en contact avec le Général Ntiwiragabo.
Berwouts conclut en disant que ce qui est dommage, c’est que les FDLR n’ont pas écouté Ingabire, et que maintenant cela fait partie des chefs d’accusation dans son procès. Le nœud de la question est que Berwouts ne montre ni les raisons de ces contacts, ni le rôle du Général Ntiwiragabo dans les FDLR ni pourquoi les FDLR devaient obéir à Ingabire en tant que présidente du RDR et FDU-Inkingi.
3.1. A quoi est du le respect dont Ingabire et les FDLR jouissent auprès du Président Kabila?
D’habitude un chef d’Etat donne mission à son ministre auprès d’une personne importante ou qui jouit d’une grande confiance. Le Président Kabila pouvait bien confier cette mission à son Ambassadeur en Belgique ou en Hollande, et cette mission pouvait être bien accomplie. A quoi est-ce qu’Ingabire doit cette crédibilité ? Quel pouvoir avait-elle que le Président du Congo n’a pas ?
Le Président Kabila, dans son autorité en tant que responsable de la RDC, pouvait faire le premier pas et dire aux FDLR : « Renoncez à la guerre et calmez-vous, ou alors rentrez chez vous », d’autant plus que son gouvernement a eu un grand rôle dans la fondation de ce mouvement !
On rapporte que dans les années 2006-2007 Ntiwiragabo s’est réfugié au Soudan, par peur d’être frappé par un mandat d’arrêt international comme le Colonel Renzaho Tharcisse et ses compagnons qui ont été conduits à Arusha à partir du pays de kabila. Berwouts ne rapporte pas ni quand Ntiwiragabo est retourné en RDC ni le rôle qu’il avait dans les FDLR ou dans le gouvernement de la RDC. Rien n’est dit non plus de ses relations avec Kabila[68].
Kris Berwouts, porte-parole d’Ingabire et des FDLR, aurait du dire à ses lecteurs qu’Ingabire recevait ces honneurs parce qu’elle était présidente du RDR depuis 2000, que le Général Aloys Ntiwiragabo est parmi les cinq militaires[69] qui ont participé à la réunion fondatrice du RDR le 3 mai 1995, et qu’il a continué à être parmi ses dirigeants. Lors de la fondation du RDR, Ntiwiragabo dirigeait la Division des ex-FAR/Interahamwe dans le Sud Kivu, avec siège à Bukavu.
Soyons vigilants
Ceux qui ont l’idéologie du génocide comme les FDLR et ceux qui leur sont apparentés expliquent tout le temps à leurs futurs militants que le Tutsi et tous ceux qui le soutiennent sont des gens très mauvais, des ennemis, et que personne ne devrait avoir confiance en eux. Ils essaient aussi de montrer que les Tutsi sont à l’origine de tous les problèmes du Rwanda et de la Région des Grands Lacs ; ils leur attribuent également la planification et l’exécution du génocide ainsi que toutes les atrocités qu’il a comportées.
A leurs enseignements caractérisés par le mensonge s’ajoute une méchanceté sans qualification. Elle est sans qualification à cause de la hargne qu’elle comporte. Mais cette méchanceté n’est pas particulière pour le cas du Rwanda ; elle se note partout au monde où il y a eu un génocide. Durant la planification du génocide, les planificateurs attribuent aux futures victimes ce qui leur arrivera (ibizabakorerwa)[70], et par après, lors de la négation et de la banalisation de ce délit, ils leur attribuent ce qui leur est arrivé (ibyabakorewe)[71]
Lorsqu’on observe ce qui s’est fait pendant la planification du génocide des Juifs lors de la seconde Guerre mondiale, ce qui a précédé le génocide des Tutsi en 1994 et avant, c’est là qu’on comprend la signification de l’idéologie du génocide. Cette idéologie est un enchevêtrement d’idées ou une ligne de conduite qui sont enseignées à une partie de la population qu’elle doit se débarrasser des gens d’ethnie différente de la leur, de religion différente de la leur, de région différente de la leur, d’idéologie différente de la sienne, etc… Ces idées peuvent être exprimées en paroles ou par écrit.
Cet enchevêtrement d’idées et cette ligne de conduite sont souvent l’initiative d’individus ou d’un groupe d’individus qui les transmettent à d’autres ( intellectuels ou illettrés ) en les appelant à collaborer avec eux dans l’élimination de ceux qui sont différents d’eux. Ces idées subversives et cette méchanceté sont enseignées pendant longtemps à des personnes identifiées jusqu’à ce qu’elles les prennent pour un dogme. Pour atteindre leur objectif, ces leaders recourent à la force des gouvernants. Habyarimana et Hitler ont donné cette contribution lorsqu’ils avaient cette force ; les FDLR et leurs fondateurs (RDR/PALIR) répandent cette idéologie en recherchant cette crédibilité.
Les planificateurs et les propagandistes de cette idéologie inventent toujours et enseignent tous les prétextes qui leur servent pour l’élimination de ceux qui sont présumés victimes du génocide. Ce qu’ils recherchent surtout, c’est le mensonge qui leur servirait de motif pour semer une haine implacable envers les groupes visés. C’est la même méthode qui est utilisée dans la préparation des exécuteurs de ce délit, et ainsi le génocide se fait à cœur-joie.
Cette idéologie, une fois répandue, a donné un stimulant aux tueurs ; lorsqu’ils tuaient, ils étaient convaincus qu’ils accomplissaient le devoir d’autodéfense et de patriotisme. Cette joie morbide et cette force de faire le mal proviennent des paroles remplies d’une haine indicible et d’autres slogans qui font comprendre que ces soi-disant ennemis sont insupportables. Au départ, ces propagandistes utilisent un langage ésotérique, et à la fin ils parlent ouvertement de l’élimination ethnique.
Comme on s’aperçoit, ces idées du RDR, du PALIR, et des FDLR qu’ils ont engendrées sont les mêmes. Elles sont rapportées telles qu’elles ont été perçues afin que le lecteur puisse remarquer cette ressemblance. Que seraient-elles si ce n’est l’idéologie du génocide ? Personne ne nait avec une idéologie, quelle qu’elle soit ; elle s’enseigne. Dans son discours prononcé à Kabaya en 1992, discours dans lequel il appelait les Hutu à tuer les Tutsi, Mugesera Léon a montré son chagrin provoqué par le fait qu’en 1959 ils aient laissé des Tutsi se réfugier.
Lorsque Mugesera prononçait ce discours, il se classait parmi ceux qui ont laissé ces Tutsi se réfugier. Et pourtant Mugesera n’avait que 6 ans en 1959. La haine qu’il prêchait en ce moment-là, c’est celle qui lui a été enseignée. Ces enseignements qu’il a reçus n’ont rien à envier ceux qui sont enseignés aux enfants qui sont entrés dans les FDLR et qui, aujourd’hui, ne reçoivent que des enseignements basés sur une haine inqualifiable (urwango rwa kirimbuzi). Mugesera a été enseigné par les planificateurs ou les exécuteurs du génocide de 1959, et puis, à son tour, il a donné des enseignements à ceux qui ont fait le génocide en 1994 ; à leur tour, ces derniers donnent des enseignements à ceux qui sont dans les forets de la RDC.
Si nous nous basons sur les témoignages des ex militants des FDLR qui sont rentrés de leur gré, l’idéologie qu’ils ont apprise et enseignée a beaucoup profité à certaines personnes. Les premiers qui en ont profité sont leurs responsables parce que cela leur permet d’avoir toujours des souteneurs. Mais il semblerait aussi que ces enseignements aient contribué à l’affaiblissement de ce mouvement. Il semble que beaucoup parmi les jeunes aient commencé à se retirer lorsqu’ils ont remarqué que tous les enseignements qu’ils reçoivent sont des mensonges et ne leur profitent en rien. Beaucoup parmi ces jeunes ont perdu du temps, et leurs études se sont estompées sous le prétexte qu’au Rwanda aucun Hutu n’a droit à l’enseignement. Ils ont passé trop de temps dans les forets du Congo en prétendant lutter pour les droits qu’ils n’ont jamais manqués. Lorsqu’on observe les enseignements qu’ils ont reçus, ceux qui les ont inventés et les diffusaient, on se rend compte que ceux qui les répandent sont guidés par le fait que leurs destinataires sont des ignorants parce qu’ils écrivent des choses dont eux-mêmes sont convaincus qu’elles n’ont rien de vrai. Beaucoup de Rwandais savent ce qu’ils veulent : un Rwanda qui tourne le dos à tout ce qui l’a détruit et puisse le détruire.
[1] Voir Tom Ndahiro, « Genocide Denial and the Case of the Rassemblement Républicain pour la Démocratie au Rwanda (RDR) » in Clark and Zachary D. Kaufman, eds, After Genocide: Transitional Justice, Post-Conflict Reconstruction, by C. Hurst and Co. and Columbia University Press (2008).
[2] Les Statuts de ce mouvement en possession dans nos archives nous montrent qu’il a été fondé le 31 décembre 1997.
[3] Selon les statuts du PALIR, ALIR s’appelait « INZIRABWOBA » en kinyarwanda (ceux qui ont banni la peur, en français), nom repris aux forces armées d’avant et pendant le génocide (FAR).
[4] Cet écrit provient de quelqu’un qui s’est désolidarisé du PALIR ; par après ont été trouvés d’autres documents et des tracts qui contiennent leurs enseignements.
[5] Ils insistent là-dessus et affirment que cela se faisait ainsi par le passé… « Pour gagner la confiance des monarques et des chefs coutumiers hutu, ils ( les Tutsi ) entreprirent un long travail de séduction en leur offrant des cadeaux en vaches ainsi que des filles en mariage et pour finir, par conclure avec eux un pacte de sang avec le seul objectif final : les pénétrer et les dominer par la suite. Ils imposèrent alors aux Hutu de Gasabo un roi tutsi auquel tout donnérent leur obédience » (FDLR Drame…p. 2).
[6] L’enseignement du PALIR : « Les religieux hutu sont persécutés, beaucoup ont été tués, d’autres sont en prison, en attente d’être tués ; les sœurs hutu seraient violées, et celles qui ne s’y soumettent pas seraient accusées de génocide ».
[7] Aux hutu seraient retirées leurs maisons de force et ils seraient relégués dans des agglomérations (imidugudu).
[8] Les hutu ne jouiraient pas du plein droit de se promener dans le pays et d’aller à l’étranger ; leurs filles sont violées par la « local defence », sous prétexte qu’ils sont chargés de la sécurité.
[9] Dans cette partie et même ailleurs sont utilisés les termes « démolir », et « éliminer ». Vu leur usage, ils doivent être compris comme génocide, d’autant plus qu’ils sont juxtaposés au nom bantu (les hutu) qui doivent être éliminés par les tutsi. Démolir un arbre est plus que le couper parce que celui qui le démolit a l’intention de ne le voir plus repousser. Il y va de soi qu’il s’agit d’un génocide parce qu’il existe « un plan » de commettre ce délit et que c’est là une des caractéristiques du génocide.
[11] Ce que l’on appelle deuxième bureau ou G2 dans leur langage militaire signifiait la direction chargée des renseignements.
[12] TUBOHOZE IGIHUGU CYACU. AMAHAME Y’UGUTSINDA KWACU (LIBERONS notre pays. Les principes fondamentaux de notre VICTOIRE), Bulengo, Gicurasi, 1995, p.4.
[14] Groupe Charles Nkurunziza, LES ASPECTS ESSENTIELS DU PROBLEME RWANDAIS, Bukavu, Mai 1995
[16] L’écrit anglais est intitulé MEMORANDUM ON THE RWANDAN PROBLEM CRISIS. Si les journalistes comme Mugenzi Ally Yusufu voulaient connaitre les FDLR, cet écrit pourrait les aider ; alors ils cesseraient d’empoisonner les gens en leur disant que les FDLR sont un mouvement politique normal.
[17] Charles Ndereyehe est parmi les rares civils qui ont eu un rôle dans la fondation du RDR. C’est une personne qui a continué la propagande du Hutu-Pawa parce que c’est lui qui a été le président des fondateurs du Cercle de Républicains Progressistes (CRP). Ce forum des extrémistes a joué un grand rôle dans la fondation du parti CDR.
[22] Ibidem (UMURAGE pp.108-109). Cet écrit se trouve comme tel dans « AMAHAME… » p. 32)
[24] (Ils utilisaient ces moyens ) tout comme ils utilisaient les radios BBC-Gahuzamiryango et VOA.
[25] Alexis Nshimyimana est allé en Autriche en 1992 après avoir fondé le CRP ; il a obtenu la citoyenneté autrichienne et a pris le nom d’Alexis Neuberg. Il a été dans la direction du PALIR et des FDLR depuis 2004-2005. Il a tenu cette conférence pour dire à ceux qui étaient dans les forets du Congo qu’il ne leur convenait pas de rentrer parce que, disait-il, il n’y a pas de sécurité au Rwanda.
[26] Ce langage est un langage imagé pour signifier que dans leur idéologie c’est le tutsi qui est visé parce qu’il combat la démocratie (le pouvoir de la majorité) et la République (le pouvoir des hutu qui est différent de la féodalité).
[27] Ici le génocide perpétré contre les tutsi est nié, et il est remplacé par celui qui aurait été perpétré contre les hutu. C’est la manière habituelle utilisée par les négationnistes. Puisqu’ils ne peuvent pas nier qu’il y ait eu génocide, le nom de la victime change et il est remplacé par celui de l’acteur.
[28] Le tract de l’ALIR du 6 aout 1999 est libellé en ces termes : « Combattons l’orgueil des tutsi » ; « Nous devons destituer la caste des tutsi » ; « L’unité des hutu est la seule arme qui nous permettra de vaincre les ennemis de notre pays » (c’est-à-dire les TUTSI).
[29] Il est clair que de tout temps les tutsi sont caractérisés par l’orgueil, la mégalomanie et l’esprit belliciste avec l’objectif de dominer les autres. (AMAHAME p. 4) Prétendant se baser sur les événements de Rucunshu, ils concluent en disant : « Tout ceci montre encore une fois les intrigues, l’astuce, une grande méchanceté, la trahison et la gourmandise du pouvoir tutsi qui, pour atteindre ses objectifs, utilise toujours la guerre au lieu d’emprunter les voies de la paix » (AMAHAME, p. 6).
[30] Pour d’autres, le drame rwandais provient de la « philosophie politique et de l’idéologie » : la philosophie politique des monarques tutsi dont « les caractéristiques les plus marquantes sont l’esprit sanguinaire, les pratiques génocidaires, l’hégémonisme et l’expansionnisme » (FDLR Drame…, p. 2).
[31] Les FDLR ont continué sur la meme ligne : « Le mensonge fait partie de la culture Tutsi. La fabrication et la propagation du mensonge sont considérées comme des qualités et sont hautement appréciées chez les populations Tutsi. Un homme qui sait mentir est considéré comme habile et bon artiste » (FDLR Drame…, p.32).
[32] Les mêmes propos se retrouvent dans l’article 5 des statuts du PALIR.
[33] Aux FDLR d’ajouter : « Le régime du FPR-INKOTANYI est un régime sans base populaire, sanguinaire, dictatorial et fasciste, fondé sur l’arrogance, le mensonge et l’hypocrisie ainsi que sur l’idéologie d’hégémonisme et d’expansionnisme » (FDLR Drame…, p. 73).
[34] « L’injustice dont le petit peuple a été victime des années et des années est à la source de la révolution de 1959 qui avait l’objectif de se libérer d’abord de la féodalité et de la dictature des colonisateurs (des blancs) et des tutsi afin de lutter pour l’indépendance de leur pays. Donc la Révolution de 1959 avait l’objectif de combattre le pouvoir tutsi qui avait opprimé le petit peuple. Les guides du petit peuple dans cette Révolution ont trouvé que c’était la meilleure façon de vaincre. C’est de cette manière qu’est née la République au Rwanda et a chassé le pouvoir tutsi basé sur l’ethnisme et le colonialisme dont il s’était servi, et ainsi la démocratie a posé le pied dans notre pays » (UMURAGE, pp 119-120).
[35] Rwanda Rwacu N° 00 Novembre 2000.
[39] L’écrit du pseudonyme J.C. Rutikanga qu’il a intitulé « La mascarade des élections au Rwanda » dans RWANDA RWACU, n ° 03 Février 2001.
[41] Les enseignements du PALIR font voir treize soi-disant articles qui montrent la relation entre la féodalité et le pouvoir des Inyenzi-Nkotanyi, et ils concluent que c’est la raison pour laquelle le mouvement PALIR et d’autres personnes se battent pour se libérer de ce joug du pouvoir tutsi ; le PALIR donne douze objectifs à atteindre, et sept autres qu’il a déjà atteints.
[42] Celui-ci est certainement le principe fondateur de l’armée des FDLR qui se nomment les LIBERATEURS (ABACUNGUZI). Le gouvernement de Sindikubwabo et Kambanda, lui, s’est appelé le gouvernement des SAUVEURS (ABATABAZI)
[43] Ceci prouve aussi que ceux qui préparent ces enseignements croient que la haine envers les tutsi n’est pas d’aujourd’hui, mais qu’elle date de longtemps, depuis le PARMEHUTU, le MRND/CDR et HUTU POWER et tous ceux qu’ils ont engendré, y compris le RDR et les FDLR.
[44] Dans le susdit enseignement du PALIR, il est dit : « Les enseignants hutu à tous les niveaux ont été tués, d’autres ont été mis en prison, et les rescapés se sont réfugiés. Ainsi, poursuit le PALIR, les enseignants de métier ont beaucoup diminué, et les leçons dispensées restent sans base solide ; beaucoup d’établissements ont été détruits, d’autres ont été transformés en camps militaires. Les enfants ne vont plus à l’école parce qu’ils ne reçoivent pas de places ou sont recrutés de force pour entrer dans l’armée, ou alors ils n’osent pas y aller par crainte de l’insécurité….Le quota des élèves hutu ( qui réussissent à aller à l’école ) et celui des tutsi diffèrent lorsqu’il s’agit d’aller à l’école secondaire ; on a fait de l’’homosexualité une source de développement, et la mauvaise habitude du mensonge est à la une ; on a spolié aux hutu leurs biens, et on les a distribués aux tutsi… ».
[45] Nous avons demandé à une personne qui a participé à ce camp de réintégration comment les tueries ont commencé, et elle a répondu qu’on leur disait que les tueries ont commencé avec la commémoration du génocide en 1995. Selon les chiffres que ces gens donnent, jusques maintenant en 2013 auraient été tuées 3.600.000 personnes!
[46] Musangamfura Sixbert, le rédacteur en chef du journal ISIBO, a écrit en prévenant les hutu du Rwanda que s’ils n’éliminent pas les tutsi, ce sont eux qui seront éliminés. Cela se trouve dans son article « AHO BUKERA ABATUTSI BARATUMARA » (Du jour au lendemain les tutsi vont nous éliminer) paru dans ISIBO N° 27 (p. 8) des 14-21 octobre 1991.
[47] Pour les gens qui ont cette idéologie, dire qu’il y a un génocide qui a été perpétré contre les tutsi au Rwanda est un mensonge.
[48] D’autres enseignements du PALIR sont : les hôpitaux et les centres de santé de l’Etat ne fonctionnent plus parce que le FPR en a fait des camps militaires, les médecins ne suffisent pas parce que dans la distribution des postes de travail il se pratique un certain racisme ; et il semble que le peu (les tutsi) qu’il y a ne s’occupent pas des malades hutu ; et puis les tutsi répandent le SIDA chez les hutu.
[49] Du temps du PARMEHUTU il y avait un chant des Banyuramatwi ( chorale de Gitarama ) intitulé « TURATSINZE ». Ils chantaient : Nous avons gagné….Toi hutu, partout où tu es, le Rwanda t’appartient…Les disputes sont finies, le Rwanda a eu ses propriétaires, vive le hutu, il n’y a plus de disputes…D’où viendra une autre ONU ?
[50] Le verbe « kunyaga » (usurper ou reprendre) signifie prendre une chose qui ne t’appartient pas ou reprendre ce que tu avais donné.
[51] Combattre les tutsi partout où ils se trouvent dans d’autres pays est un plan qui date de longtemps, et cela au nom d’une soi-disant recherche d’une paix durable. Cette idée d’une paix durable, c’est la « SOLUTION FINALE », comme Hitler l’a pratiquée en préparant le génocide des Juifs pendant la deuxième guerre mondiale.
[52] Dire que ceux qui sont au Rwanda, surtout les gouvernants et les rapatriés, sont des étrangers est une conception du RDR qui l’explique longuement (UMURAGE, p. 103).
[53] Ce langage est utilisé par tous les génocidaires, tous ceux qui nient le génocide ou le banalisent, qu’ils soient rwandais ou étrangers. Le délit est là, le nier simplement est difficile pour certains, alors ils inventent des raisons qui ont fait que des gens ont tué des innocents ou des personnes qui n’avaient pas de litige avec eux. Cela fait croire aux coupables que ce délit motivé tranquillise ceux qui l’ont planifié et ceux qui l’ont mis en application.
[54] Le RDR culpabilise l’ex-FAR pour ne l’avoir pas avisé à temps du plan d’attaque du Rwanda par les tutsi. Ainsi, dit-il, « nous nous serions préparés, depuis que Museveni a collaboré avec les réfugiés tutsi rwandais pour la conquête de l’Uganda et leur a promis de les aider à conquérir le Rwanda sans oublier toute la Région des Grands Lacs afin d’en faire un « Tutsi land » (UMURAGE, p.101)
[55] Dans les statuts de la fondation du RDR du 3 mai 1995, il est dit que les membres doivent nier le génocide de toutes leurs forces, et si jamais ils acceptaient l’existence du génocide, ce serait celui perpétré contre les hutu. En 2000 ils sont revenus à la charge : au lieu de parler du génocide, ils parlaient de « guerre finale » et de deux génocides (UMURAGE, p. 98)
[56] Commémorer ou rappeler le génocide met mal à l’aise ceux qui ont planifié, soutenu ou exécuté ce délit, au lieu de les amener à découvrir que la commémoration est une sorte de vaccin contre la répétition du génocide.
[57] Ces idées ont été inventées par Joseph Habyarimana Gitera dans son écrit du titre : « PAR QUI ET COMMENT RECONCILIER LES TWA, LES HUTU, LES TUTSI DU RWANDA ENTRE EUX !!! » ? Il semble que par cet écrit Gitera voulait donner sa contribution dans ce qu’il a appelé « Protocole de la Réconciliation nationale entre les Rwandais » (7 mai 1976) adressé au Président Juvénal Habyarimana. Des extraits de cet écrit ont été transcrits par Kangura N° 6 de Décembre 1990 ( pp. 12-15). Il semble que Gitera ait écrit au Président Habyarimana en guise de réponse à la question qu’il lui avait posée : « Quelle est la source du litige qui oppose les Hutu et les Tutsi » ? Un autre extrait de cet écrit de Gitera a été transcrit dans le journal ITABAZA N° 1 de Janvier 2010 (pp. 8-10)
[58] Le RDR reproche aux « Américains et aux Anglais d’aider les tutsi, par l’entremise du Président Museveni, dans le plan d’installer dans la région de l’Afrique centrale ( Uganda, Rwanda, Burundi et l’Est du Zaire ) l’empire HIMA-TUTSI qui, semble-t-il, aidera les Américains à combattre l’Islam » ( UMURAGE…, P.107 ).Dans cet écrit, il est aussi question du « plan de vendre le Rwanda ».
[59] La documentation du PALIR enseignait que les tutsi se sont emparés de tous les biens, et qu’ils sont des instruments des colons. Ils renchérissent en affirmant que les tutsi gouvernent en commun avec les Ougandais, les Américains, et beaucoup d’autres. Ils disent aussi que le plan des tutsi est l’installation de l’Empire Hima-Tutsi, que les Tutsi et les Hima ont le plan machiavélique de conquérir les régions tanzaniennes du Karagwe et du Buha.
[60] Cette expression vient du swahili qu’ils ont transcrit en kinyarwanda et qui signifie « tu es déjà en retard ». Elle vient de deux verbes « kuisha » qui signifie « finir » et kuchelewa » qui signifie être en retard. Ils veulent signifier qu’à l’uniforme de celui qui rentre on met l’inscription selon laquelle il n’a pas de place au Rwanda.
[65] Souvent ces ONG plaident en faveur des personnes et des associations qui soutiennent ceux qui ont la même idéologie qu’Ingabire Victoire. Dans presque tous leurs écrits que j’ai pu lire, il n’est nulle part question des tueries et des tortures faites par les FDLR en RDC.
[67] Dans cet écrit Berwouts ne dit rien du grade militaire de Ntiwiragabo. Il rapporte seulement les faits.
[68] Ceux qui font la propagande des génocidaires, tout comme les génocidaires eux-memes, disent des mensonges ou des demi-vérités afin que leurs auditeurs ou leurs lecteurs ne sachent pas la vérité.
[69] Ces militaires sont : les Généraux Augustin Bizimungu et Gratien Kabiligi, les Colonels Aloys Ntiwiragabo et Renzaho Tharcisse ainsi que le Major Aloys Ntabakuze.
[70] C’est cela qu’on appelle « Accusations in a Mirror » en anglais (Projection en français). Cela a été largement expliqué par Alison Des Forges dans « Leave None to Tell the Story: Genocide in Rwanda. Human Rights Watch and the International Federation of Human Rights Leagues, New York, NY, USA, 1999, pp 65-66.
[71] Que ce soit le RDR, le PALIR ou les FDLR et leurs chefs, tous attribuent aux tutsi et au FPR-Inkotanyi le mal qui a été fait aux tutsi en 1994 et avant.